« La question c'est de savoir si on dit aux fans qu'il est un réplicant, ou si on le fait passer pour mort dans 8 ans. »

Ça fait à peine quelques minutes qu'il a été mis en service, et déjà il est perdu au milieu des conversations animées qui l'entourent. Plein de types sont en train de débattre, à propos de lui. Ben alors ? Ils avaient pas déjà fait le nécessaire avant de le commander, ou quoi ? Il ne comprend pas. Enfin, après tout, peut importe qu'il comprenne ou non, pas vrai ? Puisqu'il n'est un cyborg.
Appuyé contre la vitre qui donne accès au balcon attenant à la suite, les bras croisés, il attend patiemment qu'on lui dise la raison de sa venue au monde. Ses doigts le démangent, et ça le gène. Il se gratte le crâne du bout des ongles, emmêlant maladroitement son pouce dans ses cheveux longs. Il le dégage d'un geste distrait, ne quittant pas des yeux les hommes en costards debout à l'autre bout de la pièce. Ils ont pas bientôt fini de tergiverser ?

« Comment tu t'appelles ? »

Une petite voix le force à les quitter des yeux quelques secondes. Il baisse légèrement la tête, et fait ainsi face à une jeune adolescente aux boucles blondes. Elle arbore un sourire attendrissant et le regarde fixement avec insistance. Il reporte son attention sur le groupe d'hommes.

« Je sais pas, répond-t'il d'un ton rauque, prononçant ainsi ses premiers mots. On me l'a pas encore dit. »

Elle écarquille les yeux, visiblement étonnée, mais son sourire ne disparaît pas. Brusquement, elle se retourne et crie dans la direction des individus.

« Papaaaaaa ! Je peux lui choisir un nom ?!
- Oui oui, vas-y ma chérie. » dit l'interpellé, avec un mouvement de la main signifiant sans doute qu'il n'en avait rien à faire.

La demoiselle reporte son attention sur le cyborg. Ce-dernier continue d'observer ses créateurs toujours plongés dans leur réflexion.

« Hideto, dit-elle. Non ! ... Ren ! Non, attends... Il faut un nom en deux syllabes, c'est plus joli, réfléchit-elle tout haut.
- Pourquoi il faut que ça sonne asiatique ? demande le réplicant pour faire semblant de s'intéresser.
- Ben, pour que ça t'aille ! s'exclame-t'elle. Tu t'es pas encore vu ? Attends. »

Sans rien dire de plus elle prend sa main, provoquant de nouveaux fourmillements dans ses doigts, et l'entraîne sur la gauche. La jeune fille ouvre la porte de la salle de bain et l'attire devant un miroir.

« Akio, ça t'irait bien non ? dit-elle en s'écartant sur la droite pour le laisser découvrir son apparence.
- Akio... » répète-t'il doucement.

Le reflet du jeune cyborg l'hypnotise instantanément. Il voit pour la première fois sa peau blanche, laiteuse, ses cheveux longs et bruns, ses yeux bridés. Akio, qui tente de retenir son patronyme tout en s'admirant, s'approche davantage du miroir jusqu'à pouvoir toucher les dessins noirs qu'il a sur le corps.

« Qu'est-ce que c'est ? s'enquiert-t'il.
- Des tatouages, répond-t'elle immédiatement. C'est joli, hein ? Tu en as dans le dos, aussi.
- Hmm...
- C'est moi qui t'ai choisi, ajoute la demoiselle. Je t'ai fais japonais, comme mes plus grandes idoles. Ça te plait ? »

Il acquiesce en silence. Doit-on vraiment demander à un réplicant son avis, ou ses impressions ? Akio est là pour la servir. Mais peut-être a-t'il été créé pour la conseiller, justement ? Ou pour l'approuver à chaque phrase qu'elle dira ? Pourtant il n'a rien ressenti lorsqu'il l'a fait à l'instant, alors ce ne peut pas être ce pour quoi il est programmé. Il sait que lorsqu'il éxécutera son programme, il le sentira au plus profond de son corps, alors ce ne peut pas être ça... Non. Il fronce les sourcils.

« Que dois-je faire, madame ? murmure-t'il en détachant son regard de sa propre image.
- Tu ne sais pas ? s'étonne-t'elle. Tu as été fait pour faire de la musique. »

De la musique... Il baisse les yeux et contemple ses mains. Des mains de musicien, évidemment.
Soudain, la porte s'ouvre brutalement et deux des hommes apparaissent, dont celui qui a répondu à la fille tout à l'heure.

« Alors Sarah, tu as trouvé quelque chose qui fasse bien rockeur ? interroge celui-ci.
- Akio, dit-elle. Akio Nakamura.
- Hmpf. On gardera seulement Akio pour le public.
- Le public ? répète le cyborg sans qu'on y prête attention.
- Bon. Tu vas nous faire une petite démonstration, qu'on voit un peu ce dont tu es capable. »

Akio est entraîné hors de la salle de bain et lâché au milieu du salon. Il ne bouge pas. Puis on lui montre son instrument (une guitare accoustique Yamaha noire, customisée par des caractères japonais dont il ignore la signification), comment la brancher à son ampli et comment la tenir. Jusque là ignorant de toutes ces nécessités, Akio paraît un peu hésitant et cela déplaît aux types.

« Z'êtes sûrs qu'il est fait pour ça patron ? fait l'un d'eux.
- On va bien voir. S'il est incapable de jouer je verrais avec la BrainCorporation comment me dédom... »

Les doigts d'Akio commencent à gratter les cordes timidement, interrompant la phrase menaçante de celui qui a visiblement passé la commande pour créer le réplicant. Quelques secondes plus tard, il sent ses circuits chauffer et ses mains s'activent sur l'instrument à une vitesse presque incroyable. Le cyborg ne réfléchit plus et se concentre sur le mouvement de ses articulations. De sa paume, il frappe de temps en temps la caisse et la table d'harmonie de l'instrument.
La douzaine de types écoute son morceau de guitare rythmique avec attention, jusqu'à ce que le père de la fillette intervienne.

« Ok, on va se faire un max avec lui. Je suis d'avis qu'on ne dise pas aux fans que c'est un réplicant, comme ça dans 8 ans, il meure d'un truc idiot, un accident de voiture, la drogue, l'alcool, on verra bien...
- Mais... Ce sera un choc pour eux ! intervient un des gars.
- Sa mort les rendra tristes, répond-l'autre, et ils achèteront en souvenir de lui. T'entend, Akio ?! Grâce à toi je vais me faire des millions ! »

Il a un fou rire partagé par ses confrères, mais pas par sa fille. Toutefois, celle-ci ne dit rien pour contredire son géniteur, et regarde plutôt sa création jouer son premier morceau. Akio ne s'est pas arrêté, et continue à marteler les cordes avec un sourire béat. C'est ça ! C'est pour ça qu'il vit !

Soudain, l'un des hommes pousse un soupir de lassitude et lance :

« On s'entend plus penser ! Enlevez-lui ça, on a bien vu qu'il était doué ! »

Aussitôt, trois de ses collègues se précipitent pour retirer l'instrument des mains d'Akio. Les fausses notes produites par l'opération provoquent dans sa tête un grésillement insupportable. Il prend sa tête dans ses mains et fait la grimace jusqu'à ce que la douleur cesse. La fille s'approche de lui et lui tapote l'épaule, comme pour essayer de le reconforter.

« Tiens, assieds-toi, ça va aller, dit-elle en désignant le lit imposant qui trône au milieu de la suite. Ils ont pas vraiment délicats, pour eux ce qui compte c'est les affaires, pas la musique. Mais tu vas voir, tu vas devenir une rockstar très vite, et tu vas ador...
- Tiens, coupe le patron en balançant un petit objet en direction du cyborg. Veille à ne pas perdre ça.
- Qu'est-ce que c'est ? interroge Akio dans un souffle.
- Un Flubber. C'est pour qu'on soit en permanence en contact avec toi. Donc garde le sur toi tout le temps, quand tu seras pas sur scène. »

« Mais oui patron, vous inquiétez pas je suis là dans quinze minutes grand maximum ! Vous prenez pas la tête comme ça, c'est pas grave si votre chauffeur est un incompétent. »

Au volant de son Audi Shark d'un jaune criard, Akio tente de rassurer son créateur. En effet, ce dernier est complètement paniqué puisque le chauffeur qu'il avait engagé pour conduire son réplicant au studio d'enregistrement n'est pas venu le chercher. C'est donc le cyborg qui se conduit tout seul, une chose dont il est absolument capable puisque ça fait partie de sa programmation. Devant une nouvelle recommandation de son patron, il éclate de rire et passe la main dans ses cheveux.

« M'enfin, calmez-vous, puisque je vous dit que je suis en direction du studio et que j'ai tout le nécessaire dans le coffre !
- L'ampli aussi ?...
- Mais...
- T'as pris tes tablatures ? Y'en a au studio mais les tiennes ont des annotations, tu les as ?
- Mais, arrêtez à la fin !
- T'es bien en direction du studio ?
- Mais, vérifiez si vous me croyez pas ! Et puis vous entendez pas la circulation ? Faut vraiment que vous arrêtiez de croire que je vais m'enfuir à chaque occasion, j'ai été créé pour vous servir j'vous rappelle ! ...
- Servir Jayde, Akio.
- Jayde veut que je vous obéisse, c'est tout comme ! »

Il enlève une main du volant pour empêcher son Flubber de rouler sous la banquette.

« Et le jour où elle voudra que tu la tripotes...
- Bon, vous allez me tenir la jambe tout le trajet ?
- Et toi, vas-tu enfin te décider à répondre à ça ?!
- Patroooon...
- Enfin, Akio, tu vas pas me dire que tu n'as pas tout ce qu'il faut là où il faut !
- Je vous laisse, paparazzi ! »

Il raccroche avec un éclat de rire. Il a menti, il n'y avait aucun paparazzi à l'horizon, mais cette conversation le dérange au plus au point. A chaque fois qu'il discute seul à seul avec M. Woodrow, ça dérive vers sa fille. Elle n'a que 15 ans, il faut qu'il se calme. Il n'y a que dans ces moments-là qu'il s'adresse à Akio comme à un égal, le reste du temps il lui donne des ordres et des directives sans se soucier de ce qu'il pense. Or, dans des moments comme celui qui vient d'arriver, il est très intéressé par les rares sentiments qu'éprouve le cyborg. Mais Akio n'a pas de sentiments amoureux envers Jayde. Est-il même capable d'en ressentir ? De toute façon, lui il n'aime que sa musique. Peut-être qu'il devrait se marier avec ses guitares ? songe-t'il avec un coup d'oeil vers la banquette arrière où reposent deux d'entre elles.

Arrivé au studio, il marche à grandes enjambées dans le couloir, croisant toute l'équipe technique du studio dont plusieurs personnes qui lui reprochent son retard. Mais Akio s'en tamponne, c'est lui l'artiste, et sans lui personne ne gagne de fric. Même son créateur, il peut le faire marcher à la baguette en refusant de se produire. Mais bon, il n'a jamais essayé, et au fond de lui il sait bien qu'il ne pourrait jamais résister à l'appel de la scène. En tout cas, il a réussi à se convaincre qu'il leur est nécessaire, et que dans 4 ans, il les laissera tous désemparés. Il entre dans sa loge et lance :

« Bon alors, on le tourne ce clip ? Qu'est-ce que vous avez comme fringues pour moi ? »

PRÉNOM/SURNOM : Amy Nagata, mais tu peux dire Amy tout court si ça te chante ! AGE : 16 ans. (je crois) SEXE : A ton avis ? COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? : Dans l'e-mail de PRD avec les forums mis en avant ♪ ET COMMENT TU LE TROUVES? Pour tout vous dire... il est nul, c'est pour ça que je me suis inscrite. ê_e /pan/ En vrai c'est un gros keaf, vraiment °o° ! PEUT-ON ON FAIRE UN PREDEFINI DE VOTRE PERSO. SI VOUS ETES SUPPRIME ? Si vous voulez, du moment que mes textes sont pas repris mot pour moi j'en ai rien à carrer o/ CODE RÈGLEMENT : Ok By C'