Killian Walker ▬ Introduire une goutte d’anarchie et tout devient brutalement... Chaotique...

Year Zero, Is anybody alive here across the line ? Buy a new face, Start a new race…

Killian a été mis en Marche le 17 mai 3035, en posture décubitus dorsale allongé dans une espèce d'éprouvette, il avait ouvert les yeux pour vivre huit années au service de l'humanité. Du moins, il fut ainsi programmé. Au fond de ses yeux azuré scintillait ce code qui désignait tout ce qu'il serait à jamais. Il était beau : mince et plutôt bien galbé ; les yeux des anges. Il était exactement comme on l'avait voulu. Un petit air angélique ; des cheveux bruns mis longs encadrant son visage d'ange. Ni trop fort, ni trop faible. Killian était destiné à plaire et servir. La machine avait tranquillement attendue ; qu'était-ce que le temps après tout ? Il savait qu'il ne resterait pas indéfiniment ici, il devait juste attendre que l'on vienne le chercher. Puis deux hommes le faire se lever, prenant pour la première fois conscience de la verticalisation de son corps, il se laissait habiller comme un pantin on ne lui parlait pas, est-ce que vous discutez avec votre mixeur pour le prévenir que vous allez l'utiliser ? Alors se fut dans l'ignorance qu'il attendait là, debout dans la pénombre sans savoir ce qui l'attendait. Il était là, patient quand la lumière se fit à nouveau sans qu'il ne cligne des yeux. Elle se tenait face à lui, blonde, séduisante, le regard triste... « Qu'est-ce que c'est ? » Demandait-elle d'une voix faible en le pointant du doigt sans qu'il ne réagisse. On lui parlait de cadeau, elle n'était pas emballée, elle n'exprimait pas plus de choses que le visage fermé de Killian. « Que voulez vous que je fasse d'un robot ? » Interrogeait-elle en s'approchant de la machine, tandis qu'on lui répondait qu'elle pouvait en faire ce qui lui plairait, il était son serviteur. Il serait toujours là pour lui faire une compagnie. La riche héritière dévisageait Killian avant de poser une tierce question « Comment est-ce que cela fonctionne ? » Doucement la machine esquissait un léger sourire sans la quitter du regard, elle avait l'air effrayé mais il saurait lui plaire, il était conçu pour cela. « Vous n'avez qu'à ordonner et j'obéirais Madame. » Sa voix était douce, un brun brisée qui lui donnait un charme sans nom ; la jeune femme le fixait et se fit silencieuse à son tour. Contemplant ce concentré de technologie fascinant qu'il était. La jeune femme était dans le déni le plus total depuis la mort de son frère, un deuil pathologique qui la fit beaucoup souffrir, mais également son entourage qui avait décidé de lui offrir de la compagnie pour lui faire oublier ce chagrin intense. Il fut crée comme distraction utile, qui permettrait à Monsieur de faire autre chose que de la surveiller, une belle preuve d'amour qui dans le fond était assez douteuse... Dans la voiture, il se fit sage. Quand l'automobile s'arrêtait enfin devant la demeure ; il sortait, fit le tour de celle-ci pour venir ouvrir la portière de la voiture, tendant son bras solide à la main délicate de la jeune femme, lui offrant un sourire très léger et respectueux. Elle lui en rendait un bref, se sentant idiote de sourire à une machine.

Les jours se succédaient, on lui avait fait une liste orale de tout ce qu'il devait accomplir de façon quotidienne, cela était à jamais encré dans son système. Un programme journalier où il s'occupait des chiens de monsieur, de la garde robe, du ménage de la chambre, des repas et des déplacements de madame. Quand monsieur n'était pas là, Killian tenait compagnie à la jeune femme qui avait de plus en plus de mal à le considérer comme une machine... Souvent, il la surprenait en train de pleurer dans la chambre, alors il s'installait derrière le piano pour lui jouer une mélodie apaisante. Parfois, elle restait devant la télévision à se morfondre, il l'emmenait faire un shopping ou faire un tour en ville. Elle ne pouvait croire qu'un homme aux petits soins comme lui ne puisse avoir d'âme... Pourtant, c'était le cas. Dans sa mémoire électronique se gavait les images d'une femme triste et malheureuse, de l'absence d'un mari qui l'a trompé sans grande discrétion. Il gardait image d'un homme qui frappait sa femme lorsqu'elle le lui reprochait en lui répliquant qu'elle n'avait qu'à s'offrir à lui plutôt que de faire chambre à part. Au fond de ses yeux azurés, les images choquantes d'une humanité d'une certaine classe dite distinguée qui était bien sauvage...

C'est ainsi qu'il vivait sa première année, juste prendre soin de cette femme si fragile et blessée. Puis, petit à petit les choses ont changé... Elle s'isolait de plus en plus, réclamant qu'il vienne la prendre dans ses bras, il s'exécutait parce qu'il était fait pour obéir... Ses yeux percutaient les images des bleus qu'il soignait, des plaies qu'elle présentait, de ses cris de douleurs. Lors de son repos, les images venaient se bousculer dans sa tête par instant, un phénomène qui fut rare et qui ne cessait de se montrer de plus en plus fréquent. Elle criait dans sa tête, il la voyait souffrir, les coups, le sang... Du rouge encore... Un soir, il l'eut conduit aux urgences parce qu'elle était trop mal en point, alcoolisée elle avait voulu mettre fin à sa vie. Suppliant Killian de la pardonner, il fixait cette image d'une femme en vrac, de la salive sur les lèvres, le regard dans le vide, le corps secoué de spasmes tout contre lui... Il emmagasinait une fois de plus, il devait... Prendre soin... Il devait...

Doucement, ce fut le début de la fin.

From yesterday, it calls him.
But he doesn't want to read the message here.


Trois ans, il était déjà presque arrivé à la moitié de sa vie. La situation du couple ne s'était pas améliorée, il n'avait pas été préparé à ce genre de choses. La machine pourtant n'en souffrait pas. Mais ce n'était qu'une question de temps. Parce qu'un soir tout basculait dans le chaos. « Killian... Tu es le seul qui puisse me comprendre... » pleurait-elle sur son épaule, il restait figé caressant machinalement sa chevelure dorée alors qu'elle se mit à sangloter. Non, il ne la comprenait pas... Il devait juste lui servir, il était... Sa chose. Et son époux avait voulu faire d'elle sa chose, mais elle n'avait pas voulu. Alors qui était malheureux ? Qui se sentait le plus seul ? Qui avait encore al force d'aimer ? Ce n'était pas ses affaires après tout n'est-ce pas ? Il était juste là pour la servir elle, rien d'autre ne pouvait le pré-occuper. Elle se redressait brutalement, il la fixait de ses yeux azuré. Etait-elle déjà consolée ?  « Je t'aime Killian » Elle se jetait sur lui, l'embrassant avec cette passion qu'elle n'avait plus jamais exprimée pour Monsieur. Il se laissait faire, il était là pour la servir...

Souvent, cette opération se répétait. Il ne saurait dire ce qu'il en pensait vraiment, il faisait son travail. Est-ce que cela le soignait des travers de l'humanité dont il était confronté tous les jours ? Pas vraiment... Puis un soir, monsieur eut la main lourde. Killian entrait dans la pièce, elle était au sol suffoquant, une arme braquée sur elle, l'époux l'accusant d'infidélité. « Non Killian ! Ne regarde pas ! » s'écriait la belle. L'homme éclatait de rire, ce n'était qu'une machine. Alors regarde bien Killian ! Quel mal est-ce que cela pourrait bien te faire ? Un bruit sourd raisonnait, la cervelle de la jeune femme avait éclaté. L'image venait le frapper de plein fouet, la machine tombait à genoux. Elle était morte et il n'avait rien fait pour elle... Il avait échoué sa mission.

L'année suivante aux cotés de Monsieur le plongeait dans le chaos. Forcé de mentir sur le meurtre, il fut forcé d'accompagner monsieur dans ses soirées douteuses auprès de la mafia Japonaise. Crimes sur crimes, entachant ses yeux. Puis un soir sur les docks, il observait Monsieur se faire assassiner puis jeté à la mer. Un léger décharge quelque part dans son cerveau artificiel, il haussait les épaules et s'en allait. C'était le début de l'indépendance et de la folie, un court circuit provoqué par des images trop intenses pour un cyborgs programmé pour obéir et prendre soin. Il avait compris que sa seconde mission était impossible, on ne pouvait prendre soin de l'espèce humaine qui ne faisait que s'entre tuer... C'était la fin de l'illusion, la douleur de la réalité. La fin du mensonge pour finalement naitre de cette anarchie.

I believe in nothing,
One hundred suns until we part…

Plus que trois ans à vivre... L'horloge tournait et bientôt sonnera la fin. Mais cela n'avait pas la moindre importance pour Killian. Il avait longtemps erré, coupant ses cheveux de façon anarchique sous un coup de tête. Rien n'avait plus de sens à ses yeux. Engagé dans un hôtel comme Majordome, il ne sait pas s'il est prêt à revivre au sein d'une famille humaine. Il avait passé sa vie à les servir et tout cela pourquoi ? Il avait toujours obéit et on l'avait détruis pour unique récompense. La nuit, les cauchemars deviennent trop oppressant, les images se bousculent, il se levait en criant. Il errait parce qu'il ne le supportait plus, le court circuit lui déclenchait des pulsions violentes, le poussant à frapper, à imiter parfois pour exprimer ce qu'il avait vu. Il tuait, il avait tabassé, torturé... Les pulsions se firent de plus en plus fréquentes et puissantes, dangereux il était comme une bombe prête à exploser. La nuit, il devenait cette chose indomptable qu'il ne maîtrisait pas lui-même. Est-ce que cela lui plaisait ? Il ne savait, il se sentait juste soulagé de sa souffrance le temps d'un meurtre, c'était comme s'il ne pouvait trouver le repos que de la sorte. Il s'en prenait aux humains, il s'en prenait à ceux qui l'avaient crée. Bien sur, tout aurait pu rentrer en ordre s'il s'était présenté à l'usine en expliquant son trouble électrique, mais dans le fond il s'était habitué à cette indépendance, car en dehors de pulsions nocturne, Killian était bel et bien devenu un monstre. Il ne voulait pas retourner à cet état d'esclave où il n'était rien d'autre qu'une machine qui devait subir. Quitte à n'être d'une machine... Le défaut de fabrication de Killian eu raison de la vie de beaucoup d'hommes et de femmes, mais sa vengeance ne semblait pas pouvoir s'arrêter là. Même si dans le fond, il n'était pas profondément mauvais, il avait trop souffert pour pardonner...

De la machine servante, il était passé de l'arme.
Incontrôlable, il se dressait sur la route de l'humanité pour lui faire payer.
Le sang des coupables devront couler des mains de ce qu'ils avaient crée.